Je fus bien triste, ce dimanche, devant ce constat : dans la nef du Grand Palais, où se tenait Paris, ville européenne des sciences, il y avait beaucoup d'ordinateurs sur les stands (des universitaires ou écoles d'ingénieurs jusqu'à des industriels majeurs), et je n'en ai dénombré strictement aucun sous Linux. Rien, que du Windows, du XP très largement, et très peu de Vista. Ah, et deux Mac, sous MacOS X.

J'y étais allé dans le but de revoir les amis de chez Aldebaran, avec qui Linagora entretient de bonnes relations, et chez qui j'ai eu le plaisir de travailler l'an dernier, en décembre et janvier, le temps de leur coder un nouveau bus logiciel de transmission et partage de données entre applications, en C++ très orienté objet, mais très performant en terme de ressources mémoires et temporelles. Malheureusement, ils n'étaient pas sur le stand promis par une plaquette que j'avais reçu : dommage, au moins j'étais à peu près certains que eux au moins seraient sous Linux (ils ont cependant quelques Windows pour des logiciels pro particuliers de modélisation, et quelques MacOS aussi).

Quelle déception que de voir tous ces chercheurs ou ingénieurs montrer leurs démos dans des consoles DOS ! Comment se fait-il, sans compter les raisons budgétaires (on râle sur les finances difficiles, mais on achète des licences à Microsoft !), que l'on s'embête à utiliser un système d'exploitation opaque, aux accès aux périphériques difficiles, dans des carcans de SDK sur lesquels il est difficile de savoir ce que l'on fait réellement ? Quelle image cela donne-t-il ? Pour moi, ingénieur, je pense que j'ai affaire à des personnes qui vont développer en Visual Basic® des choses qui devraient être rigoureuses : quelle claque !

La sensibilisation de cette catégorie bac+5/bac+8 à une informatique précise et ouverte est un vrai challenge. On voit souvent revenir sur la mailing list de l'APRIL ce thème, et la bataille que livrent certains chercheurs pour faire évoluer les mentalités. Car il s'agit bien de cela, que l'on ne viennent pas nous parler d'une quelconque difficulté d'installation de Linux (surtout à ce niveau d'études !), le mythe erroné d'une mauvaise foi sans fin. Décevant que tout cela, vraiment. Peut-être que Linagora devrait proposer ses services pour les DIF des chercheurs, tiens.